Travaux des étudiants et des chercheurs en Inde
Auteurs : Ce rapport a été rédigé par Baptiste MARIE-CATHERINE et Chloé RIGAL, chargés de mission de l’ONG ASIE, à l’issue de leur mission de terrain dans le Tamil Nadu de mars 2023.
Autrice : Maëva RZEGOCZAN
Résumé : En Inde, les pratiques agricoles doivent s’adapter pour nourrir une population grandissante dans le contexte actuel du changement climatique mais aussi des difficultés post-Révolution verte. L’agriculture indienne est confrontée à la diminution des ressources en eau, à la dégradation de la qualité des sols et à la pollution de l’environnement par les intrants chimiques. Des difficultés sanitaires sont également causées par des habitudes alimentaires à l’origine de maladies non-transmissibles comme le diabète, favorisé par la surconsommation de riz. Pour répondre à ces enjeux, les ONG suivies du gouvernement indien mettent en avant les millets. Autrefois qualifiées de nourriture des pauvres ou de culture de la famine, consommées uniquement par les castes les plus basses, ces céréales traditionnelles font aujourd’hui l’objet d’une vaste revalorisation à l’échelle nationale voire mondiale par l’instauration de l’Année Internationale du Mil, portée par la FAO. Les millets sont reconnus pour leurs qualités nutritives et écologiques, dont la culture participe à atteindre les objectifs de développement durable définis par l’Agenda 2030. Dans les Jawadhu Hills, territoire rural du sud de l’Inde, les millets sont anciennement cultivés par des pratiques manuelles, au rythme des moussons. La récente revalorisation des millets, accompagnés par les actions de la DHAN Foundation, devrait participer au développement économique de ces agriculteurs. Cependant, les revenus générés par les cultures de millets sont insuffisants et la plupart de ces producteurs doivent partir en migration pour assurer leur sécurité financière et celle de leur famille.
Présentation du travail de Maëva RZEGOCZAN : https://patamil.centraider.org/wp-content/uploads/2023/10/2023-PPT-SOUTENANCE-Mae╠eva-RZEGOCZAN.pdf
Travail précédant de Maëva RZEGOCZAN en master I : https://patamil.centraider.org/wp-content/uploads/2023/08/DELAPA1.pdf
Autrice : Noémie ATEK
Résumé : Alors que la majorité des terres agricoles du bloc Jawadhu Hills, territoire rural de moyennes montagnes situé dans le district de Tiruvannāmalai, est consacrée à la culture pluviale de millets, la dépendance au régime de précipitations rend les agriculteurs vulnérables à la variabilité naturelle de la mousson. Dans un système agricole et alimentaire dominé par une agriculture de subsistance, l’emballement climatique mondial risque d’augmenter cette variabilité spatiotemporelle et donc menace la sécurité alimentaire de la population. Les études sur l’évolution des précipitations à l’échelle du district et du bloc ne permettent pas d’affirmer l’existence du changement climatique dans les Jawadhu Hills. Cependant l’enquête auprès des agriculteurs caractérise les perturbations climatiques qui affectent leurs activités agricoles. Alors, pour améliorer leurs conditions de vie, les agriculteurs et les acteurs locaux, collaborent dans l’élaboration de stratégies d’anticipation. Le changement de pratiques agricoles, l’installation de stone-bund ou encore la rénovation d’étangs collectifs semblent être des leviers d’actions d’atténuation et d’adaptation à la variabilité climatique, qu’elle soit d’origine naturelle ou anthropique.
Présentation du travail de Noémie ATEK : https://patamil.centraider.org/wp-content/uploads/2023/10/2023-PPT-SOUTENANCE-Noe╠umie-ATEK.pdf
Travail de master I de Noémie ATEK : https://patamil.centraider.org/wp-content/uploads/2023/08/En-cours-Ladaptation-et-lanticipation-du-changement-climatique-dans-les-Jawadhu-Hills-_-Noemie-ATEK.pdf
Author : Dr. Prasanth A.
Summary : In the PATAMIL project, my focus is on studying the food supply and consumption behavior of rural and urban households in the Pondicherry bio-region. Specifically, my research is being conducted in Krishnankuppam village in the Cuddalore district and Ariyankuppam block in Pondicherry. To achieve this, I have prepared an interview guide (checklist) to facilitate in-depth, qualitative interviews with selected rural and urban households representing different social and economic groups in the study areas. The interviews will be recorded and transcribed into text, and the resulting data will be analyzed to prepare a final report.
Understanding the differences in food supply and consumption behaviour among different groups of rural and urban households depending on their social and economic class will be the main output of this research. Additionally, I aim to gain insight into how women organize their work around food and other household tasks, as well as explore the relationship between food and health in rural and urban households. Through this research, I intend to produce a report and research publication that will contribute to a deeper understanding of food supply systems and consumption patterns in the region.
Author : Dr.M.Roja Lakshmi
Summary : Women Entrepreneurship and its brief history, review of literature. To understand the experience of women entrepreneurs in the food business including food production, processing and marketing. The objective is to analyze the diversity of rural, semi-urban and urban women entrepreneurs difficulties, challenges, support system and network, their capacity of initiatives and its impact on a sustainable food system. The primary focus has been given on millets and keerai, organic related female food entrepreneurs. The researcher has made an attempt to bring her research experience of the pilot study of few women entrepreneurs in the colloquium in the form of case studies.
Autrice : Dr. S. Manjubarkavi
Résumé : Globally, food democracy is a concept with growing influence in food research. Food democracy deals with how actors may regain democratic control over the food system enabling its sustainable transformation. Following the empirical-level perspective framework’s connotations, food democracy research has mainly focused on the gross root level of the food system. The qualitative approach includes the perspectives of both the policies and the empirical. This present study addresses this research gap and proposes an alternative way for food democracy that includes actors from the empirical level. Furthermore, the study applies the tribal communities’ food system of Jawadhu Hills to explore the deeper meaning and practice of food democracy. The data collection of this study conducted semi-structured interviews, case studies, and focus group discussions with actors in 60 interviews on tribal community food systems, very specifically focusing on the millets and agriculture practices, and ecological conditions. The interview finds that research broadens the perspective on food democracy and illustrates actors’ contributions such as promoting alternative livelihoods, innovations in agriculture, especially under rainfed conditions, traditional food, re-localizing food provision, and procuring environmentally sustainable public food, barriers to food democracy were also identified, e.g.: actors’ self-enhancement values, market orientation, and capitalist alignment or lack of transparency. Further, this study contributes to a process of ongoing changes that occurs in the transformation of established structures within the food system.
Autrice : Lucille LAHAYE
Résumé : Dans un contexte de crise agricole qui a mis en péril l’indépendance alimentaire du pays, l’Inde a connu un mouvement agricole à partir des années 1960, la Révolution verte. Aujourd’hui cette révolution a des conséquences sur l’environnement, la sécurité nutritionnelle, l’agriculture, la santé, les régimes alimentaires. La production et la consommation de cultures traditionnelles, comme les millets, sont parfois présentées comme une solution à ces problématiques, notamment dans les discours politiques. L’objectif de ce mémoire est d’interroger la place que pourrait prendre les millets, des champs à l’assiette, et d’essayer de comprendre si, au-delà de pouvoir en produire et en consommer, il y a la capacité de vouloir le faire. Le grand défi auquel l’Inde doit faire face dans les années à venir est d’assurer la sécurité alimentaire (disponibilité, accessibilité, qualité) de sa population. Les millets pourraient constituer une partie de la solution, car, outre leurs qualités nutritives, leur culture permettrait d’augmenter la surface cultivable en réhabilitant les terres pauvres, impropres aux cultures commerciales.
Author : Dr.K.Padmavathy
Summary : Organic farming is much needed for the health and welfare of the environment and society, thus the project aims at food justice, democratic governance, and resilience of territorial organic farmers in and around Puducherry region. More specifically to identify and map the active groups and stakeholders involved in organic farming.
Major Achievements in 2022: Completed Organic farmers identification and interview in Karikalampakkam, Bahour (Aranganur (AR), Soriyankuppam (SK), and Kuruvinatham(KN), Thondamanatham villages. The remaining are under study. The result of the study revealed that the organic farmer groups have diverged in terms of their land holdings, socio-economic status, agricultural practices, crop preferences, and marketing channels etc., This whole process of the in- depth study revealed the extent of awareness and knowledge of organic farming among the general farmers’ community, the reasons behind the adoption and non-adoption of such sustainable practices and prior hindrances that are faced by the general farming community (non-organic, organic, ex-organic farmers) in all sectors like production, processing, and marketing, which in turn helps me to search of feasible solutions for the identified crisis/problems.
Apart from this written an article (about kerai) along with Helene and Brigitte and it’s in the communication process.
Objectives of 2023: Planned to continue detailed survey among farmers in 2 or 3 more villages (with an amiable active/innovative cluster of organic farmers), mapping of active organic farmers and their related stakeholders in Puducherry. Planning to write a proposal about the role of traditional paddy in organic farming and in building a healthy society.
Autrice : Tatiana Charié
Résumé : Mon stage s’inscrit au début du projet PATAMIL. En effet, je suis arrivée sur le terrain fin février 2022, les financements du projet ayant été validés en janvier 2022. PATAMIL est un projet qui s’inscrit sur 3 ans et qui réunit une quinzaine d’acteurs Français et Indiens, académiques et non académiques. Le démarrage de cette grosse machine est donc soumis à une certaine inertie.
Mon travail s’inscrit dans la préparation des projets en Inde afin de faciliter l’arrivée des chercheurs et le démarrage des diverses actions de territoire. C’était donc à moi d’identifier les besoins et les axes de recherche possible en Inde avec le soutien des chercheurs sur place et en France, et ainsi d’identifier les différents travaux que je souhaitais effectuer. À travers ce stage, j’ai donc traité plusieurs sujets, tous liés à l’alimentation sur les terrains d’étude du projet. Étant particulièrement intéressée par la question du genre, par l’écologie et les low tech, c’est également à travers ces prismes que j’ai observé et travaillé sur les différents sujets traités.
Ainsi le plus gros de mon travail ici sert de préparation au démarrage des différents projets, il permettra aux acteurs de mieux connaitre le terrain d’étude des Jawadhu Hills et l’agriculture qui y est pratiquée, d’identifier les retombées de l’évènement du local food system lancé par l’IFP et qui intègre le projet PATAMIL, ainsi que d’avoir un exemple de chaine de distribution locale bio et permettant l’émancipation des femmes.
Présentation du travail de Tatiana Charié : https://patamil.centraider.org/wp-content/uploads/2023/07/2022CH_1.pdf
Auteur : Joseph HA THIEN TRU
Résumé : Dans notre monde globalisé, les modèles de développement se diffusent sur l’ensemble des territoires. L’Empire des Indes britanniques qui se divisera en trois Etats du Bangladesh, du Pakistan et de l’Inde qui font partie des pays en développement et vont suivre aujourd’hui des dynamiques agricoles spécifiques. Alors que les révolutions agricoles vont se diffuser dans ces trois pays de manière différentes. Celle-ci aura laissée de fortes inégalités sociales et territoriales. Dans une problématique d’enjeux environnementaux, sociaux et économiques, la population civile, les institutions environnementales et les organisations locales vont chercher à s’émanciper et développer des méthodes d’agricultures alternatives. Cependant, l’expérience prenant de plus en plus d’ampleur en Inde, l’implication de nouveaux acteurs qui vont prendre part comme les institutions de gouvernances peut rendre plus flou le combat entre les agricultures alternatives et conventionnelles. La caractéristique exceptionnelle démographique de l’Inde implique un réel devoir d’émancipation sociale. De ce fait, l’arrivée d’agricultures nouvelles va venir avec de nouvelles organisations des communautés. Au cœur de ses territoires, le rôle des organisations locales comme de la DHAN Foundation est de conduire et d’accompagner les populations locales à se développer de manière ascendante en comprenant les défis anthropiques et naturels d’aujourd’hui et de demain.
Autrice : Chloé RIGAL
Résumé : Le Tamil Nadu, se situant dans la péninsule sud de l’Inde présente une diversité de territoires allant des Ghâts orientaux à l’Océan Indien. Ces territoires à fort potentiel, que ce soit touristique, agricole ou industriel, se retrouvent en proie à un développement fulgurant tentant d’allier modernité et tradition. La Révolution Verte menée lors de la colonisation par l’Empire Britannique a permis au Tamil Nadu d’atteindre une souveraineté alimentaire nécessaire. Seulement, c’est après l’indépendance que l’État a pris conscience des dégâts occasionnés par ces changements drastiques. Les pesticides répandus en masse dans les champs, l’irrigation excessive ont abouti à une stérilisation des sols et un assèchement des nappes phréatiques. À tout cela, s’ajoutent les aléas du changement climatique provoquant de plus en plus d’imprévisibilité dans l’arrivée et la quantité des moussons. Parallèlement, les Tamouls remettent à l’honneur leur héritage culturel, étouffé par les Britanniques, revalorisant les bâtiments religieux mais également l’art, la cuisine et la spiritualité accompagnant chaque instant de leur vie. Et c’est dans la liaison entre ces deux aspects, culturel et environnemental, que ce mémoire souhaite faire émerger une solution déjà initiée par le Tamil Nadu ; celle de l’agroécologie, à la fois une pratique respectueuse de l’environnement, économiquement viable, célébrant la spiritualité et vectrice d’évolution sociétale.