La Révolution verte en Inde, lancée aux lendemains du Second conflit mondial, a permis à l’État le plus peuplé du monde depuis 2023 avec 1,4 millards d’habitants, d’échapper, du moins depuis 1967, à des famines dramatiques. Pourtant ce modèle de riziculture intensive est aujourd’hui fragilisé par le changement climatique qui, en multipliant canicules et sécheresses, ou au contraire pluies diluviennes et inondations, compromet les trois récoltes de riz inondés. D’autre part, la part prépondérante du riz dans l’alimentation quotidienne suscite une forte augmentation du diabète (plus de 25% des indiens du Sud) et pose un véritable problème de santé publique. Enfin, les apports massifs en engrais et produits phytosanitaires provoquent une pollution des nappes phréatiques préjudiciables à l’amilemntation potable des grandes cités.Le programme de recherche PATAMIL lancé en janvier 2022, émet l’hypothèse que les cultures traditionnelles, comme les millets, moins sensibles aux aléas climatiques et nutritivement plus riches, sont plus adaptées au changement climatique contemporain. Supportant mieux les fortes chaleurs et les déficits en eau, peu exigeantes en matières d’engrais chimiques, elles améliorent également le régime alimentaire et la santé des Indiens. Ce Café Géo présentera les difficultés de passer d’un modèle agricole à un autre et les stratégies des acteurs de l’alimentation pour y parvenir.