Works by students and researches in the Centre-Val de Loire region
Auteur : Nicolas Fournier
Résumé : La précarité alimentaire n’a jamais touché autant de personnes depuis le début du XXIe siècle. Les réseaux d’aide alimentaire distribuent de plus en plus de denrées chaque année. Les politiques publiques, malgré des bouleversements récents, États généraux de l’alimentation de 2017, loi Égalim depuis 2018, ne permettent pas d’installer un système pérenne d’accès à une alimentation saine et durable pour tous. C’est dans ce contexte qu’apparaissent de nombreuses réflexions autour du système alimentaire, de ces limites et des modifications que l’on pourrait apporter. Se développe alors le droit à l’alimentation, droit humain permettant aux membres de la communauté de se nourrir dans la dignité, ainsi que la démocratie alimentaire, redonnant les pouvoirs décisionnels aux citoyennes et citoyens plutôt qu’aux acteurs économiques.
C’est en nous appuyant sur ces diverses bases que nous développerons comment nous avons conceptualisé les formes actuelles d’aide alimentaire et quelles en sont les orientations pour le futur. Nous questionnerons le rôle des citoyens dans ce changement et les prochains espaces de décision politique permettant de redonner le pouvoir aux individus sur leurs conditions d’existence.
Le cas de la Sécurité sociale de l’alimentation nous intéressera ici particulièrement. Nous étudierons quelles en sont les conceptions théoriques et comment les mises en pratique peuvent, à terme, permettre une révolution dans la mise en pratique de la production et des échanges de denrées alimentaires.
Auteur : Fatou Kiné Samb
Résumé : Ce mémoire analyse les dispositifs d’aide alimentaire dans les départements du Loiret et du Cher, en France, à travers une approche croisant statistiques, cartographie et enquêtes de terrain. L’objectif est d’identifier les zones dites « blanches » où l’accès à l’aide alimentaire reste insuffisant et d’évaluer la capacité des dispositifs existants à répondre aux besoins réels des populations en précarité.
Le travail s’attarde sur la structuration et la diversité des acteurs impliqués, ainsi que sur leurs dynamiques de coopération et de coordination. Il met en lumière les inégalités socio-territoriales d’accès à l’alimentation, les freins institutionnels et logistiques rencontrés, et propose des recommandations pour améliorer la couverture du territoire et la gouvernance locale. Ce mémoire permet ainsi de contribuer à la réflexion sur l’adaptation des politiques publiques face à la montée des vulnérabilités alimentaires en milieu rural et périurbain.
Auteurs : Laura Verdelli et Bertrand Sajaloli
Une communication dans le cadre du colloque IEHCA.
Jeanne GOMEZ (Polytech-université de Tours) a effectué un stage d’ingénieur de mai à août 2024 au sein de la Communauté de Communes de Vierzon-Sologne-Berry dans le cadre du projet PATAMIL. Prenant le relais du projet tuteuré des étudiants de master II DDLS d’Orléans, Jeanne GOMEZ a étudié les possibilités de convertir les délaissés urbains de cet espace en jardins maraichers qui, après leur formation par l’Écopôle de la Chaponnière, seraient mis à la disposition des plus démunis. Explorant les sources de financement et hiérarchisant les sites d’accueil de cette expérience maraichère solidaire, son travail constitue une aide efficace à la décision pour cette collectivité territoriale.
Organisme d’accueil : UNIVERSITE D’ORLEANS, LABORATOIRE CEDETE
Sous la direction universitaire de Mme Geneviève PIERRE, professeure en géographie, directrice du laboratoire CEDETE.
Maître de stage : M. Bertrand SAJALOLI, maître de conférences à l’université d’Orléans Spécialité : Développement Durable Local et Solidaire
Résumé
Le mémoire s’inscrit dans le cadre de deux programmes de recherches GASPILAG (Gaspillage alimentaire, stratégies de Prévention, Initiatives Locales et AGricoles) et PATAMIL (Projet Alimentaire Territorial – Tamil Nadu), de la région Centre-Val-de Loire. Respectivement, leur objectif est d’étudier les liens entre la prévention du gaspillage alimentaire et la relance de l’alimentation, ainsi qu’à analyser les inégalités alimentaires et proposer des stratégies pour une justice alimentaire dans la région CVL. L’étude porte sur la problématique de la solidarité alimentaire et de la lutte contre le gaspillage alimentaire. Pour ce faire, le stage s’est fait en collaboration avec des acteurs partenaires comme SOLAAL et le Secours Catholique du Loiret.
Ce mémoire met en évidence les actions menées par les acteurs de la solidarité alimentaire tout en déployant des efforts pour réduire le gaspillage alimentaire. En plus de la redistribution des surplus menées par les acteurs de la solidarité, l’initiative de l’épicerie solidaire à Ferrière-en-Gâtinais est
aussi mise en place afin de réduire la précarité alimentaire. Cette étude permet d’évaluer
l’efficacité de ces initiatives.
Abstract :
The work is part of two research programs, GASPILAG (Gaspillage alimentaire, stratégies de Prévention, Initiatives Locales et AGricoles) and PATAMIL (Projet Alimentaire Territorial – Tamil Nadu), of the Centre-Val-de Loire region. Respectively, their aim is to study the links between food waste prevention and food recovery, as well as to analyze food inequalities and propose strategies for food justice in the CVL region. The study focuses on the issues of food solidarity and the fight against food waste. To this end, the internship was carried out in collaboration with partner organizations such as SOLAAL and Secours Catholique du Loiret.
This thesis highlights the actions carried out by food solidarity players while striving to reduce food waste. In addition to the redistribution of surpluses carried out by solidarity players, the solidarity grocery initiative in Ferrière-en-Gâtinais has also been set up to reduce food insecurity. This study enables us to assess the effectiveness of these initiatives. This study focuses on the establishment of a solidarity grocery store in Ferrières-en-Gâtinais, a project that demonstrates an innovative, local approach to tackling precariousness while fostering social and economic relations in the region.
Résumé
Dressé par les chercheurs du CEDETE, de CITERES, du GéHCO, de l’Institut Français de Pondichéry, des universités indiennes de Madras et de Pondichéry, mais aussi par les structures dédiées (Resolis, IEHCA, Inpact, Dhan Foundation), le constat est celui d’une alimentation à deux niveaux : une respectueuse de l’environnement et des producteurs, constituée de denrées de qualité provenant de circuits locaux et courts s’adressant à un public aisé ; l’autre constituée de produits de plus mauvaise qualité, souvent transformés, venant de loin, produits dans des conditions environnementales désastreuses, s’adressant à des populations peu aisées. L’objectif du projet de recherche nommée PATAMIL, coordonné par B. Sajaloli et L. Verdelli est de lutter contre ce système au nom de la démocratie et de l’équité alimentaires, et ce en identifiant concrètement des stratégies favorisant la justice alimentaire.
La crise sanitaire récente ainsi que l’envolée des prix des denrées alimentaires depuis le conflit ukrainien ont profondément transformé le système de l’aide alimentaire. L’objectif de cette proposition est d’évaluer en quoi ces crises ont tout à la fois fragilisé les circuits organisationnels et financiers de l’aide et suscité des innovations relevant de la solidarité alimentaire. La démonstration est effectuée selon un emboitement de trois échelles : la France métropolitaine, la région Centre Val de Loire avec le PETR Pôle d’Équilibre Territorial et Rural Centre Cher, les marais maraichers de Bourges.
Au niveau national, les prix de l’alimentation ayant bondi de 12% sur un an en 2022 (soit deux fois plus que l’inflation globale et bien moins que l’augmentation très mesurées des aides publiques), le budget alimentaire devient une variable d’ajustement du budget familial.
Il s’ensuit une très forte augmentation des demandeurs de l’aide alimentaire (+12%) conjuguée à des difficultés d’approvisionnement des banques alimentaires liées au renchérissement des prix. Plus de 3,6 millions de personnes, soit près de 15% des ménages français, bénéficient ainsi de l’aide alimentaire, alors que la fréquentation par les étudiants des œuvres universitaires ou des structures comme les restos du Cœur présentes sur les campus a véritablement explosé. Cette pression sur les structures de l’aide a initié de nouvelle formes de distribution, voire de menus.
Au niveau régional, les entretiens conduits auprès des 43 structures impliquées dans l’aide alimentaire en juillet 2022 ont montré une mutation qualitative davantage que quantitative des ayants droits. La part des familles monoparentales, notamment féminines, des retraités pauvres, des familles avec un seul salaire, des étrangers, s’est sensiblement accrue. De même, les demandes d’urgence, découlant de la complexité des démarches administratives, ont augmenté, sans possibilité de prises en charge. Par ailleurs, les réfugiés ukrainiens, intégrés dans le système de l’aide alimentaire, ont pesé sur l’organisation générale. L’impensé est pourtant en milieu rural où la précarité alimentaire est largement sous-estimée et non identifiée.
Au niveau local, la pénurie des denrées alimentaires a suscité un développement associatif portant sur le maraichage solidaire dans les marais de Bourges. Plus de 12 structures, engagées pour la plupart dans une culture biologique, alimentent les banques alimentaires locales et proposent des chantiers d’insertion. L’étude propose une typologie de ces initiatives solidaires soucieuses de fournir aux populations démunies des produits alimentaires de qualité.